Il est nécessaire, afin de mieux connaître le sort des lévriers en Espagne, de montrer ici la réalité.
Les galgos sont des chiens utilisé pour la chasse au lièvre en Espagne. Chaque année, ce sont plus de 50 000 galgos et podencos qui sont massacrés. La tradition, qui remonte au Moyen-Âge, veut que les galgos soient pendus, les pattes arrières touchant à peine le sol pour que l'agonie soit plus longue. Plus le galgo a mal chassé, plus son agonie sera longue et douloureuse, car il a déshonoré son maître. Aujourd'hui, ils sont principalement tués pour ne pas être des bouches à nourrir jusqu'à la prochaine saison de chasse qui se déroule de novembre à février.
Mais les moyens de s'en débarrasser sont hélas multiples : brûlés vifs, trainés derrière des voitures, battus à mort, torturés, jetés dans des puits, piqués à l'eau de javel, abandonnés les deux pattes avant cassées, blessés au couteau... Les plus "chanceux" sont abandonnées à leur triste sort aux abord des villes ou des autoroute avec la certitudes de se faire renverser par un véhicule. Ils survivent en vidant les poubelles, souvent couverts de tiques, infectés de maladies de peau qui finissent par les affaiblir jusqu'à la mort.
Les galgueros (chasseurs) vont même jusqu'à arracher la puce électronique en ouvrant le cou des chiens avant de les abandonner.
Les galgos trouvés par les bénévoles des refuges ont une chance d'échapper à ce terrible sort. Car les chiens attrapés par la perrera (fourrière) n'ont pas un avenir plus brillant. Les perreras sont souvent surpeuplées et insalubres. c'est l'anti-chambre de la mort où les chiens sont gazés au bout de 14 jours, délai légal. Sans aucun soin, à peine nourris...
Ce n'est qu'une infime partie de la barbarie humaine envers les galgos et les podencos. En Espagne, ces chiens ne sont pas considérés comme des chiens de compagnie, mais comme des outils de chasse. Ils ont peu de chance de trouver des adoptants. C'est pourquoi les refuges espagnols font adoptés leur chiens en dehors du pays. Partout en Europe, il existe des associations comme Galgos Sans Famille, dont le but est de faire adopter ces martyrs espagnols.
On estime que seulement 10% d'entre eux auront la chance de trouver un adoptant via les association de sauvetage.
Ce n'est pas si simple que ça. Même si les mœurs espagnoles évoluent, il est encore difficile de mettre un terme à ces atrocités. En Espagne, la loi du 5 janvier 2022 a fait progresser le statut de l'animal. Il est désormais un "être sensible" et non plus un objet. Mais ce n'est pas tout. Une nouvelle loi passée le 29 septembre 2023 se concentre sur le bien-être animal et propose un ensemble d'obligations que les propriétaires d'animaux domestiques doivent appliquer sous peine d'amendes ou d'emprisonnement.
Cependant, sous la pression des galgueros, cette dernière lois ne s'applique pas aux chiens de chasse. Les actes de cruautés envers ces chiens sont quand même punis par la loi, mais il faut un flagrant délit. Ce qui n'arrive pratiquement jamais. Dans ces mondes ruraux où la chasse plait et règne (même le roi chasse), où tout le monde se connait (chasseurs, personnes influentes et députés), toute cette situation est politique et ceux à qui ça ne pourrait pas plaire, ferment les yeux...
C'est notre combat, celui de dizaines d'associations en Europe, celui des refuges espagnols et celui des tous les défenseurs de ces nobles chiens. Il faut parler de ce combat, il faut faire connaître la situation pour que les mœurs changent.